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Saint-Père-en-Retz
À Saint-Père-en-Retz, la cantine scolaire ne se contente pas de nourrir les enfants. Elle est devenue un véritable levier de lutte contre le gaspillage alimentaire.
À Saint-Père-en-Retz, commune de Loire-Atlantique, la cantine scolaire ne se contente pas de nourrir les enfants. Elle est devenue un véritable levier de lutte contre le gaspillage alimentaire et un moteur de solidarité locale. L’initiative est portée par Séverine Gayaud, élue en charge de l’enfance et de la jeunesse, qui considère le temps du repas comme un temps éducatif à part entière. Pour elle, la cantine est bien plus qu’un lieu de restauration collective : c’est un espace où l’on apprend la citoyenneté, le vivre-ensemble et le respect de l’environnement.
En 2021, la commune a dressé un constat alarmant : plus de quatre tonnes de nourriture finissaient à la poubelle chaque année. Un gâchis insupportable pour Séverine Gayaud, qui a décidé d’agir concrètement.
Elle raconte que l’idée est venue de son usage personnel de l’application Too Good To Go, qui permet d’acheter à bas prix des invendus alimentaires. Elle a alors proposé d’y inscrire les repas non-consommés de la cantine scolaire. Les paniers sont vendus à un prix symbolique de deux euros et la demande a immédiatement dépassé l’offre : les repas partent tous les jours « comme des petits pains ».
En quatre ans, ce sont ainsi 1 400 repas qui ont été sauvés de la poubelle. L’impact écologique est réel : près de quatre tonnes de CO₂ ont été économisées. Mais les bénéfices ne s’arrêtent pas là. Grâce à ce dispositif, le volume de déchets alimentaires produits par la cantine a été divisé par trois. La moyenne nationale de déchets par repas et par jour dans les cantines avec un prestataire est de 110 grammes. À Saint-Père-en-Retz, ce chiffre a été réduit à 30 grammes. Parmi ces 30 grammes, la moitié part au compost et l’autre moitié est valorisée via la revente sur Too Good To Go.
Les effets de cette démarche dépassent largement les murs de la cantine. L’argent collecté grâce à la vente des paniers repas est reversé à des associations qui luttent contre la précarité alimentaire. Et surtout, la sensibilisation des enfants porte ses fruits. Ils apprennent à finir leurs assiettes, à mesurer l’impact de leur consommation et à comprendre qu’un repas jeté est un repas perdu pour quelqu’un d’autre. Résultat : le gaspillage diminue tellement que les revenus issus des ventes sur l’application baissent, preuve que le changement de comportement est en marche.
La dynamique a aussi entraîné les commerces locaux. Inspirés par l’exemple de la cantine, plusieurs commerçants ont décidé de proposer leurs invendus sur Too Good To Go. C’est le cas du Super U de la commune, mais aussi de la fleuriste, qui y voit un moyen simple de réduire ses pertes tout en offrant des bouquets à petits prix aux habitants.
Cette cantine scolaire a même été rebaptisée « La Cantoche » par le Conseil municipal des jeunes. Pour accompagner ce changement de nom et en faire un lieu réellement approprié par les enfants, la commune a sollicité Nob, l’auteur de la bande dessinée « La Cantoche ». L’illustrateur est venu peindre ses personnages sur la façade du bâtiment, au grand bonheur des élèves. Désormais, la cantine est un lieu identifié, valorisé et attractif. Même les enfants qui rechignaient à y manger auparavant la regardent d’un autre œil.
À Saint-Père-en-Retz, la lutte contre le gaspillage alimentaire passe donc par une solution simple, peu coûteuse et duplicable. Le partenariat entre la commune et Too Good To Go apporte une réponse concrète à un problème environnemental et social, tout en donnant aux enfants une véritable leçon de citoyenneté. Une initiative inspirante et efficace, comme on les aime à la Fédération Française des Trucs qui Marchent.
Par Raphaël
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