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TALMONT-SAINT-HILAIRE
Et si les enfants devenaient acteurs de la citoyenneté dès le plus jeune âge ? C’est le pari lancé par un maire vendéen avec son Passeport du civisme, un dispositif aujourd’hui adopté dans près de 500 communes.
En 2015, Maxence de Rugy est un jeune maire de 30 ans. Tout le pays vient d’être ébranlé par les attentats de Charlie Hebdo. La sidération et la colère qui balayent la France laissent peu à peu place à un début d’espérance. À Paris comme dans toutes les communes de France, des millions de Français (des plus jeunes aux plus âgés) ont gagné les rues pour communier et marquer leur profond respect pour la République et ses valeurs.
Maxence de Rugy imagine alors, à l’échelle de Talmont-Saint-Hilaire, une initiative pour que tous les enfants puissent s’engager et réaliser des actions citoyennes. Son objectif ? Créer un outil éducatif qui rende vivante la devise républicaine et permette aux enfants de faire l’expérience concrète de la fraternité, du respect, de l’engagement et du bien commun. Le Passeport du civisme repose sur un principe simple : les valeurs s’incarnent par les actes. Il s’agit moins d’apprendre ce qu’est la République que de la vivre.
La commune avait déjà un Conseil municipal d’enfants qui régulièrement demandait de nouveaux investissements certes « légitimes mais qui les plaçait en situation de citoyens consommateurs… or, on a besoin de citoyens acteurs, même dès le plus jeune âge » explique Maxence. Le Passeport se construit d’ailleurs en lien étroit avec les écoles, les associations, les pompiers, les soignants, les forces de l’ordre… Il favorise les rencontres intergénérationnelles et développe le sentiment d’appartenance à la communauté locale. Il ne s’agit pas seulement de « faire des choses » : il s’agit de tisser des liens et de développer le sens de l’intérêt général dès l’enfance.
Avec le Passeport du civisme aujourd’hui soutenu par l’Education nationale, chaque élève s’engage à participer à la vie de la commune et à devenir concrètement le temps d’une journée : pompier, infirmier, gendarme, bénévole pour une association. Ce sont d’ailleurs des « ambassadeurs du civisme » qui valident les actions réalisées par les enfants, autant de personnalités inspirantes pour les jeunes.
Les missions proposées aux enfants sont organisées autour de huit grandes thématiques :
Cette diversité d’actions permet à chaque enfant de découvrir des formes d’engagement adaptées à ses envies, à sa personnalité et à son territoire.
La dimension ludique est essentielle dans la démarche. À chaque fois que l’action est validée par l’élève, son carnet est tamponné, comme un visa dans un vrai passeport. Et à la fin de l’année scolaire, une cérémonie est organisée avec les parents. Les élèves reçoivent une médaille du civisme.
Le moment de la remise des médailles est souvent décrit comme émouvant et fédérateur : il valorise l’engagement des enfants, renforce la reconnaissance familiale et communautaire, et donne à chacun la fierté du devoir accompli. Certaines communes organisent même ces cérémonies dans des lieux symboliques – comme la mairie, le monument aux morts ou un théâtre – pour en souligner la portée républicaine.
Depuis la création du Passeport du civisme, 100.000 enfants l’ont validé dans 500 communes comme Roquefort la Bédoule près de Marseille (la première commune à l’adopter), le 17e arrondissement de Paris, Saint-Dizier ou encore Conflans-Sainte-Honorine où la notion de « citoyenneté » raisonne tristement depuis l’assassinat de Samuel Paty.
Convaincu qu’il avait « un truc qui marche » entre les mains, Maxence de Rugy a rapidement constitué une association qui rassemble désormais tous les élus locaux qui déploient cette initiative dans leur commune.
Par Raphaël (mis à jour le 26 juin 2025)
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