ateliers des capucins brest

Brest

Une place publique couverte qui redéfinit les usages urbains

À Brest, la réhabilitation d’un ancien site industriel naval a donné naissance à la plus grande place publique couverte de France, un espace multifonctionnel, ouvert 7j/7, qui combine culture, loisirs, services publics et vie quotidienne dans un même lieu.

  • Plus de 2 millions de visiteurs par an : les Ateliers des Capucins sont devenus un lieu emblématique à Brest, à la croisée de la culture, du commerce et de la vie quotidienne.
  • Un lieu ouvert 7j/7 de 10h à minuit, gratuit et accessible à tous, avec une programmation culturelle majoritairement en accès libre.
  • Une reconversion d’un site industriel d’ampleur : un patrimoine naval du XIXᵉ siècle réhabilité en espace multifonctionnel sans perdre son âme.

À Brest, sur la rive droite de la Penfeld, une immense halle de vingt-cinq-mille mètres carrés abrite aujourd’hui l’une des plus grandes places publiques couvertes d’Europe, elle de dix mille mètres carrés. Ce lieu s’appelle les Ateliers des Capucins, et il attire chaque année plus de deux millions de visiteurs. L’ampleur de la fréquentation en dit long sur l’adhésion populaire à ce lieu hybride, où l’on peut tout à la fois flâner, lire, danser, skater, apprendre, bricoler ou boire un café.

Le bâtiment lui-même n’est pas un nouveau programme immobilier sorti de terre : c’est l’ancien site industriel de l’Arsenal, dédié à la construction navale jusqu’au XXe siècle. Au lieu de raser, la ville et la métropole ont fait le choix de réhabiliter, en gardant l’esprit monumental des trois grandes nefs, tout en y insufflant de nouveaux usages. Résultat : un lieu hors normeaccessible à tousmulti-publics et multi-fonctions, qui sert autant de place publique que de pôle culturel, économique et social.

Une programmation foisonnante dans un lieu vivant

Tous les jours de 10h à minuit, les Brestois et les visiteurs de passage se croisent dans cette cathédrale de béton, d’acier et de verre. Ce n’est ni un centre commercial, ni un musée, ni une simple salle polyvalente. C’est une place publique, au sens plein du terme : on y vient sans but, juste pour être ensemble, se rencontrer, expérimenter.

Skateurs, danseurs de hip-hop, jeunes familles, lecteurs de la médiathèque, usagers du funiculaire ou travailleurs y cohabitent dans une joyeuse mixité. Autour de cette place, gravitent plusieurs équipements majeurs :

  • La médiathèque François-Mitterrand-Les Capucins, l’une des plus grandes de France avec 700 places assises, un auditorium, des expositions et plus de 400.000 usagers par an.
  • Le musée 70.8, dédié aux innovations maritimes, lieu interactif ouvert depuis 2021.
  • Un cinéma, un théâtre, des espaces de coworking, un incubateur, la French Tech, des boutiques artisanales, une recyclerie

C’est un véritable écosystème local, mêlant culture, économie sociale et solidaire, innovation et loisirs. La programmation suit la même logique : 150 à 200 événements par an, dont 95 % en accès libre. Et contrairement à d’autres lieux « vitrines », les commerces sont tous occupés. Trente structures — entreprises, associations, artisans — animent le site de façon permanente.

Une gouvernance publique-privée, une gestion maîtrisée

Le modèle économique est lui aussi inspirant. Le budget de fonctionnement est estimé à environ 3 millions d’euros par an, réparti entre contributions publiques et partenaires privés. Cette stabilité permet de garantir l’accueil du public, la programmation événementielle, l’entretien des bâtiments et le bon fonctionnement des services associés. Le site est géré selon une logique souple, avec des espaces mutualisés mais aussi privatisables selon les besoins.

Vue sur les Ateliers des Capucins à Brest

Pour le maire-adjoint Yann Guével, qui a porté le projet avec le maire François Cuillandre, ce lieu incarne la transformation de Brest. Il valorise à la fois son passé industriel, son ancrage maritime, et sa volonté de bâtir une ville hospitalière, tournée vers la culture et le lien social. Ici, on peut tout faire : travailler, apprendre, se divertir, s’émerveiller ou ne rien faire du tout.

Un modèle à part, reproductible sous certaines conditions

Certes, tous les territoires n’ont pas un ancien arsenal de 25 000 m² à reconvertir. Mais la philosophie des Capucins peut, elle, inspirer partout : faire d’un lieu couvert un espace public à part entière, en rupture avec la logique commerciale ou institutionnelle, tout en offrant des services utiles et du plaisir.

Ce projet montre qu’il est possible de combiner des ambitions très différentes — réhabiliter un patrimoine, créer de la mixité sociale, générer de l’activité économique, proposer une offre culturelle riche — dans un lieu unique. Il prouve aussi que la couverture n’enferme pas, mais protège. Qu’un espace bien conçu peut à la fois accueillir l’imprévu, le quotidien, la fête et l’apprentissage. Et qu’au cœur d’une ville, une place publique peut s’inventer en intérieur, sans perdre une once d’humanité.

Par Théo

ÇA MARCHE AUSSI…

blog-bottom-image