Sarrebourg Moselle Sud

Une mini-entreprise au collège pour découvrir les métiers de demain

À Sarrebourg Moselle Sud, l’avenir professionnel des jeunes commence dès le collège — dans un atelier où l’on apprend en créant.

  • Une trentaine d’élèves de Hartzviller participent à la mini-entreprise Beawood, lancée en 2022.
  • Les jeunes y produisent des objets grâce à la découpe laser, la brodeuse numérique et l’impression 3D.
  • Le dispositif, soutenu par l’Éducation nationale et l’intercommunalité, prépare les métiers d’avenir sur le territoire.

Dans le collège de Hartzviller, en Moselle, il y a une salle qui ne ressemble pas tout à fait aux autres. Entre la brodeuse numérique, la découpe laser et l’imprimante 3D, les élèves s’y activent comme dans un véritable atelier de production. Ici, on fabrique des objets, on teste des prototypes, on gère des commandes. Le tout sous une même marque : Beawood, une mini-entreprise imaginée et pilotée par des collégiens de 4ᵉ et 3ᵉ.

Un modèle éducatif tourné vers le concret

Lancée en 2022 par la Communauté de communes Sarrebourg Moselle Sud, en partenariat avec l’Éducation nationale, cette initiative permet à une trentaine de jeunes de découvrir les métiers techniques et manuels qui existent sur leur territoire. Sur le temps méridien ou après les cours, ils conçoivent et produisent des sweat-shirts floqués, des étuis en cuir ou encore des pièces en plastique destinées à des associations locales ou à de petites entreprises.

« Moi je veux faire ça plus tard, travailler avec des machines 3D », confie Timéo, l’un des élèves de la mini-entreprise. Derrière sa phrase spontanée, on lit tout le sens du projet : réconcilier les jeunes avec le monde du travail, par l’expérience et la fierté de créer.

L’école de la débrouille et de la coopération

Beawood, c’est l’école de la débrouille et de la coopération. Pour que cette entreprise miniature fonctionne, il faut s’organiser : répartir les rôles, planifier la production, communiquer avec les clients, suivre les stocks, tenir une comptabilité. Les élèves apprennent ainsi, sans même s’en rendre compte, à gérer un projet collectif.

Le dispositif repose sur un triptyque efficace : un équipement technique léger financé par l’intercommunalité, une équipe pédagogique formée à l’utilisation des machines et un ancrage territorial fort, grâce aux liens tissés avec les filières professionnelles locales. Les enseignants deviennent des facilitateurs, les jeunes des acteurs, et la salle d’atelier se transforme en espace d’apprentissage vivant.

L’expérience dépasse largement le cadre scolaire. Certains collégiens, initialement peu motivés par les matières générales, retrouvent le goût d’apprendre à travers la pratique. D’autres découvrent des métiers qu’ils n’auraient jamais imaginé exercer. L’enjeu, ici, n’est pas seulement de fabriquer des objets, mais de révéler des vocations.

Un levier pour l’attractivité du territoire

Pour la communauté de communes, le projet s’inscrit dans une logique plus large de valorisation des métiers industriels et artisanaux. Sarrebourg Moselle Sud abrite plusieurs filières d’excellence – bois, mécanique, numérique – qui peinent parfois à recruter. En familiarisant les jeunes avec ces univers dès le collège, le territoire prépare l’avenir et renforce l’attractivité de ses entreprises.

Le succès de Beawood pourrait inspirer d’autres établissements. Le modèle est duplicable : il suffit d’un collège volontaire, d’un petit investissement initial et d’un réseau local prêt à accompagner les enseignants. Ce type de projet montre qu’il est possible, avec des moyens raisonnables, de redonner du sens à l’orientation et de reconnecter l’école avec les réalités économiques locales.

Par Raphaël

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