Saint Vitte verger

Saint-Vitte

À Saint-Vitte, un verger communal comme nouvelle place du village

Dans le sud du département du Cher, un maire et ses habitants ont transformé une ancienne parcelle agricole en verger biologique ouvert à tous. Un projet simple, peu coûteux, mais qui change tout.

  • 80 arbres de haut jet et 140 fruitiers ont été plantés avec l’aide des élus, de bénévoles, des enfants du village, et d’Antoine, un jeune en service civique rapidement devenu pilier du projet.
  • Le coût du projet est très faible : le terrain était déjà communal et les plantations ont été réalisées grâce à des partenariats locaux, à des dons d’arbres, à l’appui de bénévoles et à une mobilisation citoyenne.

Avec ses 130 habitants, Saint-Vitte fait partie de ces villages du Berry que l’on traverse sans s’arrêter. Pourtant, depuis quelques années, la commune attire des visiteurs venus de tout le département, et parfois au-delà. La raison ? Un verger communal, planté sur un ancien champ de monoculture, devenu un lieu de biodiversité, de partage et de rencontres.

Un terrain reconverti

À l’origine, le terrain était utilisé pour une monoculture céréalière, comme beaucoup d’hectares dans cette région du Cher, marquée par la disparition progressive des petites exploitations agricoles. Le conseil municipal, emmené par le maire Guy Berçon, a décidé de le reconvertir en verger. Pas un simple alignement d’arbres fruitiers, mais un espace vivant, accessible à tous, géré sans produits chimiques et pensé comme un bien commun.

80 arbres de haut jet et 140 fruitiers ont été plantés avec l’aide des élus, de bénévoles, des enfants du village, et d’Antoine, un jeune en service civique rapidement devenu pilier du projet. Le choix a été fait de privilégier des espèces locales et rustiques, adaptées au climat et aux sols du Berry.

Un projet qui ne coûte (presque) rien

Le coût du projet est très faible. Le terrain était déjà communal. Les plantations ont été réalisées grâce à des partenariats locaux, à des dons d’arbres, à l’appui de bénévoles et à une mobilisation citoyenne. Pas de budget pharaonique, pas de dépenses superflues : juste de la volonté, du bon sens et du collectif.

L’entretien est assuré en partie par des volontaires et par des associations qui utilisent le lieu. Une gestion en permaculture limite les besoins en arrosage ou en traitements. Résultat : une initiative duplicable partout, même dans les communes disposant de moyens limités.

Une nouvelle place du village

Le verger ne sert pas qu’à produire des fruits. Il est rapidement devenu un nouveau lieu de vie pour le village. On y vient pour se promener, cueillir des cerises, pique-niquer, participer à un atelier poterie, suivre un cours de yoga, écouter un intervenant parler de biodiversité… Des IME, des associations de quartiers de Bourges, des touristes de passage ou des écoles y organisent régulièrement des sorties.

Ce qui frappe, c’est la diversité des usages : certains viennent pour apprendre, d’autres pour se détendre, d’autres encore pour simplement passer un moment ensemble. Dans un village sans commerce et sans bistrot, ce verger est devenu la nouvelle agora.

Un exemple à suivre

Le verger de Saint-Vitte montre qu’il est possible, sans argent et sans équipements coûteux, de recréer de la vie dans un village. En s’appuyant sur ce qu’il y a de plus simple — la terre, les arbres, les gens — la commune a inventé une nouvelle forme de service public local : un lieu où l’on cultive autant les fruits que le lien social.

C’est typiquement un “truc qui marche” : peu coûteux, participatif, vertueux, et duplicable ailleurs. De nombreuses communes rurales disposent elles aussi de terrains en friche ou de parcelles inutilisées. Pourquoi ne pas en faire des vergers ouverts, des lieux partagés, des îlots de biodiversité ? Le terrain bénéficie d’une obligation réelle environnementale (ORE), un outil juridique qui garantit sa protection sur le long terme. Concrètement, cela signifie qu’un engagement est inscrit dans la durée, attaché au terrain lui-même (et non à la personne du propriétaire), pour préserver sa vocation écologique. Même en cas de changement de municipalité ou de cession du terrain, la destination du site — verger biologique, ouvert à tous et respectueux de la biodiversité — ne pourra pas être modifiée.

Le verger a de beaux jours devant lui.

Par Raphaël

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