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Plougastel-Daoulas

Un livre des records locaux pour célébrer les spécificités des communes

À Plougastel-Daoulas a été inventée une alternative joyeuse, accessible et fédératrice au célèbre Guinness Book : le Coreff Book des records. Une manière originale de valoriser les initiatives locales tout en créant du lien.

  • Un projet né d’une contrainte : l’impossibilité d’homologuer un record auprès du Guinness Book a donné naissance à une alternative locale  gratuite.
  • Une dynamique fédératrice : chaque commune peut créer son record festif, valorisant ses spécificités et mobilisant ses habitants.
  • Un modèle à répliquer : aucune infrastructure lourde, un simple huissier et beaucoup de bonne humeur suffisent pour faire naître un record local.

Le 8 juin 2025, la petite commune de Plougastel-Daoulas, dans le Finistère, a mobilisé des centaines de bénévoles pour réaliser une prouesse : la plus grande tarte aux fraises jamais réalisée. Mais attention, pas question ici de certification internationale coûteuse ou de compétition planétaire. Ce qui a été célébré ce jour-là, c’est surtout un territoire, ses producteurs, ses bénévoles, ses savoir-faire… et un certain esprit d’autodérision.

À l’origine de ce projet, une idée folle née autour d’une table en marge d’un concert de David Hallyday (oui, vraiment). Le maire Dominique Cap, déçu par le coût exorbitant de l’homologation Guinness – 20 000 euros tout de même – partage son désarroi à quelques amis. C’est là que Matthieu Breton, fondateur de la brasserie Coreff, lance avec humour : « Moi, votre homologation, je vous la fais pour zéro euro ! » L’idée fait mouche. Et très vite, elle devient un projet sérieux.

Le Coreff Book : un outil simple, festif et reproductible

En quelques semaines, un partenariat se forme entre la commune, la brasserie Coreff et l’Association des maires du Finistère (AMF29). Ensemble, ils lancent le Coreff Book des records, un livre des exploits locaux – gratuits, festifs et accessibles – homologués par huissier, sans formalités complexes ni factures à rallonge.

Son ambition ? Ni plus ni moins que réenchanter le local en célébrant les réussites populaires : la plus grande tarte, le plus long filet de pêche tressé à la main, la plus grande galette-saucisse… Autant de défis simples mais fédérateurs, qui renforcent le sentiment d’appartenance et de fierté dans les communes. Le Coreff Book ne cherche pas la reconnaissance internationale : il cherche à rassembler. Et dans un moment où la cohésion locale est une denrée précieuse, ce positionnement atypique trouve un écho grandissant.

Un format duplicable dans n’importe quelle commune

D’un côté, une vraie célébration des terroirs et des savoir-faire. De l’autre, une alternative crédible et sympathique à une mondialisation de l’événementiel souvent inaccessible aux petites communes. Le Coreff Book incarne une résistance joyeuse à la standardisation. Il fait la démonstration qu’un projet festif, s’il est bien ancré localement, peut mobiliser largement sans millions d’euros ni gros sponsors. À Plougastel, le budget de l’événement était de 15 000 euros – entièrement autofinancé, avec des retombées très concrètes pour les écoles locales.

Aujourd’hui, plusieurs communes du Finistère préparent leurs propres records. L’AMF29 s’est emparée du projet pour encourager une dynamique collective. Et si demain, chaque territoire lançait son propre livre des exploits locaux ? Le Coreff Book pourrait bien devenir un modèle duplicable à l’échelle nationale, ou inspirer d’autres formats adaptés ailleurs.

Par Théo

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