hameaux légers

Saint-André-des-Eaux

Un hameau léger plutôt qu’un lotissement pour accueillir de nouveaux habitants

Dans cette commune de 395 habitants, un hameau dit léger a remplacé un lotissement classique, revitalisant le village tout en offrant un modèle reproductible ailleurs.

  • La commune a renoncé à un lotissement classique pour créer un hameau léger sur un terrain communal.
  • Huit foyers vivent dans des habitats écologiques, démontables et partagent plusieurs espaces communs.
  • Le projet a relancé la vie du village et fait désormais figure d’exemple dans d’autres territoires.

Saint-André-des-Eaux, dans les Côtes-d’Armor, cherchait à attirer de nouveaux habitants pour maintenir la vie du village. La mairie disposait d’un terrain communal de 4 300 m². Le projet initial était classique : un lotissement avec ses maisons individuelles et ses voiries goudronnées. Rien à voir avec le « hameau léger » qui a été construit et qui fait désormais école.

En 2019, Maël, élu au conseil municipal refuse cette perspective du lotissement traditionnel. « Pour moi, c’était hors de question qu’on fasse quelque chose qui ne soit pas exemplaire sur ce terrain du Placis », explique-t-il. C’est à ce moment-là qu’il découvre l’association Hameaux Légers lors d’une rencontre du réseau de partage entre collectivités de la Région Bretagne, Bruded.

L’idée des hameaux légers

Depuis 2017, Hameaux Légers promeut un modèle d’habitat participatif, écologique et accessible financièrement. L’association est née en Ardèche, à Rocles, sous l’impulsion de deux architectes navals qui cherchaient à développer des habitats non spéculatifs, réversibles et pensés collectivement. Le principe est simple : implanter des tiny houses, chalets en bois ou yourtes sur des terrains, sans couler de dalle ni bétonner la terre. Les habitations, posées sur pilotis ou sur roues, peuvent être démontées et déplacées, ne laissant aucune trace irréversible.

À Saint-André-des-Eaux, huit foyers, soit quinze habitants, vivent aujourd’hui dans le hameau du Placis. Le terrain, autrefois nu, est désormais arboré, ombragé, presque forestier. Chaque foyer dispose de son habitat individuel. Les habitants partagent plusieurs espaces collectifs : une cuisine, un grand salon servant aussi de salle de jeux pour les enfants et de salle de cinéma, une laverie, une chambre d’amis, et même leurs salles de bain.

Écologique et économique 

Le terrain est loué à la mairie sous la forme d’un bail emphytéotique de quatre-vingts ans, pour un montant de 4.876 euros. Selon une étude du Cerema et du bureau Diatomées, les émissions de CO2 liées à ces habitats sont de 82 à 97% inférieures aux exigences de la RE 2020. Leur coût est également réduit : ces logements sont entre 30 et 65 % moins chers qu’une maison neuve en lotissement rural.

Une intégration réussie au village

Dans la journée, certains habitants télétravaillent depuis leur tiny house. D’autres travaillent directement dans le village. Plusieurs d’entre eux ont repris L’Éprouvette, un bar-restaurant qui propose désormais plus de deux cents animations par an. L’arrivée de ce hameau avait suscité quelques craintes au sein de la population. Les inquiétudes se sont rapidement dissipées. Ici, pas de zadistes radicaux, mais des familles et des individus qui cherchent à vivre autrement, sans imposer de mode de vie aux autres.

Les hameaux légers ne remplaceront jamais l’ensemble des lotissements français. Mais ils constituent une alternative crédible pour les communes rurales disposant de foncier. Un modèle qui permet d’accueillir des habitants, de maintenir des écoles et des commerces, tout en respectant la terre et l’environnement. L’association accompagne désormais des projets et des collectivités partout en France.

Par Raphaël

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