Un chéquier pour reconnecter les jeunes à leur territoire

Chaque été, dans beaucoup de villes moyennes, une question revient : que peuvent bien faire les jeunes qui ne partent pas en vacances ? À Libourne et dans les 45 communes de la Communauté d’agglomération du Libournais (Cali), la réponse est concrète, efficace et, surtout, duplicable : le Cali’Pass été, un chéquier qui redonne de la liberté aux 18-24 ans tout en valorisant l’offre locale.

Un été pour soi, pour sortir, pour découvrir

Depuis 2021, l’agglomération distribue chaque été 1 600 chéquiers de 150 euros aux jeunes du territoire. L’accès au dispositif est volontairement simple : être âgé de 18 à 24 ans, habiter l’agglomération, être inscrit auprès du Bureau Information Jeunesse (BIJ) ou dans un Espace Jeunes. Et ensuite ? Un rendez-vous, une vérification rapide, et les jeunes repartent avec un chéquier de 20 coupons à dépenser entre le 7 juillet et le 31 août dans une centaine de structures partenaires.

Cinéma, yoga, escalade, paddle, concerts gratuits, location de vélo, escape game, cours de danse, Calinésie (le centre aquatique flambant neuf), massage, wakeboard, laser game, billets de train pour Arcachon… La diversité de l’offre est un point fort. L’objectif n’est pas de les « occuper », mais de leur permettre de faire ce qu’ils aiment. De tester, de sortir, de choisir.

Une réponse à plusieurs besoins

Le Cali’Pass été répond à plusieurs enjeux en une seule politique publique :

• Un enjeu de pouvoir d’achat, bien sûr, dans une période où le coût des loisirs peut vite décourager.
• Un enjeu d’ancrage territorial, dans une phase de vie où l’on est souvent « de passage ».
• Un enjeu d’accès à la culture et au sport, avec une vraie attention portée à la diversité des activités.
• Un enjeu de valorisation du tissu local, car le chéquier bénéficie aussi aux structures qui accueillent les jeunes.

Loin d’être une simple aide à la consommation, le Cali’Pass été est pensé comme un levier : pour mieux faire connaître l’offre du territoire et créer des habitudes de fréquentation qui pourront durer bien au-delà de l’été.

“Le vrai défi, ce sera de choisir”

C’est par cette formule que Philippe Buisson, maire de Libourne et président de la Cali, résume la philosophie du dispositif. Ce n’est pas à la collectivité de décider ce qu’un jeune doit faire ou aimer : c’est à elle de créer les conditions de son autonomie, en lui donnant un coup de pouce économique et un coup de projecteur sur l’existant.

C’est aussi une manière de lutter contre une idée reçue, trop souvent entendue : « il n’y a rien à faire ici ». Le chéquier reconnecte les jeunes à leur territoire, sans les infantiliser. Il leur fait confiance. Et ils le rendent bien.

Un dispositif à très fort potentiel de duplication

Avec 60 000 € de budget annuel, la Cali a mis sur pied un programme qui coche plusieurs cases prioritaires : jeunesse, pouvoir d’achat, attractivité, lien social, soutien à l’économie locale. Et qui séduit autant les bénéficiaires que les partenaires.

La mécanique est simple, les critères d’éligibilité sont souples, les effets sont concrets. À l’heure où les collectivités cherchent à proposer des alternatives accessibles à des vacances inaccessibles, le Cali’Pass été est une réponse inspirante, mesurable et reproductible.

Par Théo