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Chenevelles

Des voitures sans permis pour mettre les jeunes sur la route de l’emploi

À Chenevelles, commune de 450 habitants dans la Vienne, le maire Cyril Cibert a trouvé une solution simple et efficace pour lever un frein majeur à l’emploi des jeunes : le manque de mobilité.

  • La commune de Chenevelles aide les jeunes à financer leur permis en échange de bénévolat grâce au Pass Mobilités.
  • Deux voitures sans permis électriques sont mises à disposition pour les trajets liés à l’emploi ou à la formation.
  • Ce dispositif, peu coûteux et soutenu par des aides publiques, facilite l’accès à l’emploi et peut être reproduit ailleurs.

Comme dans beaucoup de villages ruraux, les jeunes de Chenevelles sont confrontés à un problème concret : sans voiture, impossible d’accéder à un emploi ou une formation. La ville de Châtellerault est à seize kilomètres, La Roche-Posay à douze. Autant dire que sans permis, c’est l’isolement assuré.

« On entend souvent dire que les jeunes sont feignants. Mais ici, c’est surtout qu’ils sont bloqués chez eux », constate Cyril Cibert, maire depuis 2020. Face à ce constat, la commune a lancé deux initiatives complémentaires.

Le Pass Mobilités : financer le permis en échange de bénévolat

Depuis cinq ans, Chenevelles propose le Pass Mobilités aux jeunes de la commune. Le principe est simple : en échange de cinquante heures de bénévolat au profit de la mairie (espaces verts, services techniques, animations…), les jeunes bénéficient du financement intégral de leur code et de leurs heures de conduite, pour un montant moyen de 900 €.

Résultat : plus de trente jeunes ont pu obtenir leur permis grâce à ce dispositif depuis son lancement. Un investissement utile, selon le maire : « Pour trouver un emploi ou une alternance, le permis reste indispensable. »

L’AMI Solidaire : deux voitures sans permis pour démarrer dans la vie active

Mais obtenir son permis n’est pas toujours suffisant. Encore faut-il pouvoir acheter un véhicule. Pour répondre à cette deuxième difficulté, la commune a investi dans deux Citroën AMI, des voitures sans permis 100% électriques rebaptisées « AMI Solidaires ».

Ces véhicules, financés en partie par le Fonds vert et le département de la Vienne, sont mis à disposition des jeunes sous conditions :

Usage strictement professionnel : aller en formation, en stage, à un entretien ou au travail

La participation solidaire avec une heure de bénévolat pour la commune demandée par jour d’utilisation. La réservation se fait via une application mobile, développée par un entrepreneur local, Michaël, dont l’agence de communication emploie treize personnes… à Chenevelles même.

Avec une autonomie de 70 km, ces petits véhicules permettent aux jeunes sans permis ou sans voiture d’accéder à de nouvelles opportunités. Lors de notre visite, cinq jeunes utilisaient régulièrement les AMI Solidaires, et l’un d’eux venait d’obtenir un CDI grâce à ce service.

Un modèle duplicable dans toutes les communes rurales

« Pour un peu moins de 7.500 € à l’achat, c’est un outil formidable », estime le maire, qui voit dans ce dispositif un levier direct contre l’inégalité d’accès à l’emploi des jeunes ruraux. Un modèle pragmatique, duplicable, qui combine :

  • Un investissement modeste et éligible à plusieurs aides publiques ;
  • Une participation citoyenne par le bénévolat ;
  • Un impact immédiat sur l’emploi local.

À Chenevelles, de simples idées bien ancrées dans le réel permettent de changer concrètement la vie des jeunes. En combinant solidarité, bon sens et engagement local, la commune ouvre de nouvelles routes vers l’emploi et l’autonomie.

Par Raphaël

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